• Une ville

    Que ce soit par l’autoroute nord, celle du littorale ou celle de Toulon c’est au milieu d’un flot de voitures qu’on la découvre. On est vite plongé dans des embouteillages sauf peut-être au milieu de la nuit. Le premier défi auquel on est confronté est de trouver une place pour garer sa voiture. Soit une petite rue que l’on connait depuis longtemps soit un parking souterrain et rien n’est gagnée d’avance. On se rend vite compte que cette quête est partagée par bien d’autre conducteur, la ruse et le culot sont des armes efficaces.  Mais attention au coup de klaxon et engueulade salée. Il suffit de ne pas se laisser démonter, on ferme ses oreilles et on poursuit indifférent. Une fois la voiture déposée on découvre le bruit incessant de fond tel une berceuse qui embrouille le cerveau.

     

    Une ville

    Que ce soit par l’autoroute nord, celle du littorale ou celle de Toulon c’est au milieu d’un flot de voitures qu’on la découvre. On est vite plongé dans des embouteillages sauf peut-être au milieu de la nuit. Le premier défi auquel on est confronté est de trouver une place pour garer sa voiture. Soit une petite rue que l’on connait depuis longtemps soit un parking souterrain et rien n’est gagnée d’avance. On se rend vite compte que cette quête est partagée par bien d’autre conducteur, la ruse et le culot sont des armes à développer.  Mais attention au coup de klaxon et engueulade. Il suffit de ne pas se laisser démonter, on ferme ses oreilles et on poursuit son chemin.

     Un bruit de fond embrouille le cerveau. Une sirène de pompier déchire l’air au parfum de gazole et vous ramène sur un trottoir où se côtoient des passants. L’indifférence règne au milieu de ce grouillement d’homme, de femmes et d’enfants. Si on se perd Il y a quelqu’un qui prendra le temps de vous répondre. Les marseillais aiment parler. Leur accent est comme une chanson au gout de thym, de romarin ou de lavande. Mais il ne faut pas croire tout ce qu’ils racontent. Marseille se laisse découvrir en vagabondant dans les ruelles qui montent, descendent et nous racontent la vie. On découvre marchés, boutiques, musées, et la mer avec ses iles. Les cris des gabians rivalisent avec les roucoulades des pigeons sur des quais qui se sont embellis au fil du temps.

    Une ville

    L’arrivée par l’autoroute nord, celle du littorale ou celle de Toulon  au milieu d’un flot de voitures, quelle angoisse. Vite plongé dans des embouteillages sauf peut-être au milieu de la nuit quel ralentissement. Le premier défi, une place pour la voiture quel casse-tête, mais courage, une petite rue connue depuis longtemps ou un parking souterrain, solution parmi d’autres, cette quête partagée par bien d’autres conducteurs, rusés et le culotés au doigts d’honneur toujours prêt à l’action quelles armes efficaces !  Mais attention au coup de klaxon et engueulade salée. Après fermeture des oreilles  on poursuit indifférent. Une fois la voiture déposée on découvre le bruit incessant de fond tel une berceuse qui embrouille le cerveau.

     


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    Il soupire, sort de sa poche le plan remis à sa descente du bateau.

    Il marche sur le chemin boisé. A-t-il fait le bon choix ? Il repousse les doutes et essaie de se concentrer sur le plan.

    Il a peur de se perdre ? Est-il encore capable de lire un plan papier après tant d’années à entendre la douce voix de son GPS qui le guide en toute circonstance ?

    Il s’arrête, sa gorge se serre, des yeux cherche les points de repères. Un chêne vert comment le reconnaitre au milieu de toute cette végétation luxuriante, tout est vert. D’instinct il met sa main dans sa poche sur son portable, ami très cultivé de tous les instants. Point de réseaux ici, il constate sa profonde ignorance et son besoin de réponses immédiates.

    Il respire, il a tout son temps maintenant. Pourquoi stresser, il n’a pas de rendez-vous qui s’enchaînent sans avoir le temps de souffler. Son seul Rendez-vous est avec lui-même et il ne veut pas le rater.

    Il reprend courage, se concentre et poursuit sa recherche. Ici personne auprès de qui se renseigner ou se décharger. A lui de trouver son chemin par lui-même.

    Petit à petit il entend des bruits insolites difficiles à identifier. Il cherche dans ses souvenirs d’enfant mais la reconnexion est laborieuse et épuisante.

    A demi somnolant il poursuit sa route, levant les yeux, espérant découvrir la cabane qu’il a loué dans les branches d’un grand chêne.

    Il a besoin de trouver son nid avant la tombée de la nuit. Mais pas de panique, il tâte la poche de son jean, sent la lampe de poche et les allumettes. Il sait encore allumer un feu de bois avec des feuilles mortes, des brindilles. Le bois mort ne manque pas ici.

    En marchant la confiance revient, sa respiration se calme, ses yeux et ses oreilles s’ouvrent sur l’environnement. Il ne doute plus de son choix. Ici il va pouvoir se perdre, perdre tous ses repères pour mieux se retrouver.


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    Alors qu’est-ce que t’as fait ? J’ai vieilli.

    Face à elle, un homme identique à lui-même, plein d’énergie et d’aventures à raconter. Il revient d’un périple en Australie où il a rencontré les bushmen. Elle l’écoute et se demande comment elle a pu l’aimer. Elle ne regrette rien. Elle éprouve même de la tendresse à son égard.

    Du voyage précédent, il a ramené des photos à faire rêver même les plus casaniers. Elle préfère son village où sa petite fille vient de naître. Les photos de ce merveilleux cadeau de la vie ne peuvent pas rivaliser mais elles la font voyageaient dans un futur radieux.

    Elle se souvient de son retour d’Alaska, demande des nouvelles d’Anouk, sa filleule, adoptée par cet homme qu’elle trouve un tantinet farfelu de lui avoir faite marraine faute d’avoir pu avoir un enfant ensemble.

    Elle lui parle de sa famille, des trois enfants élevés avec son mari, cet homme si généreux, tendre et présent au quotidien qu’elle a épousé pendant que lui faisait le tour de la Turquie.

    Un moment de nostalgie traverse sa mémoire, elle le voit partir à travers ses larmes, le cœur brisé mais soulagée d’avoir pu lui dire son projet de vie si différent du sien.

    Quand il a sonné à sa porte, elle a ouvert, s’est trouvé face à ce baroudeur qui l’avait éblouie, chavirée, emballée quand elle avait vingt ans.


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    Il était une fois, au bord de l’océan, un village de pêcheur. Depuis de longues années la vie y était paisible et la pêche abondante. Dès leur plus tendre enfance les garçons ne pensaient qu’à prendre la place de leur père et les filles à épouser un bon pêcheur. Dans la famille de Naoma, il n’y avait que des filles et chacune rêvait…

     

     Un matin, une odeur pestilentielle réveilla le village. Sur la plage de sable fin gisaient des milliers de poissons. La mer était noire et visqueuse. Les oiseaux couverts d’un dépôt gluant ne pouvaient plus voler. 

    Naoma dont le rêve secret était de devenir pêcheur décida de partir sur l’océan découvrir l’origine de ce désastre. A l’école elle avait entendu parler d’une sorcière très puissante, vivant sur une ile magique. Lui demander de l’aide lui sembla la meilleure solution. Elle alla dans le hangar de son père pour prendre une barque. Elle trouva un oiseau moribond qu’elle prit le temps de laver et d’installer dans un tissu douillet au fond de la barque. Avec ce nouveau compagnon elle s’élança sur l’océan, l’odeur lui soulevait le cœur mais elle continuait. L’oiseau se réveilla et lui tendit une plume bleue en lui demandant de la mettre sur son cœur et le la transmettre à Ganaya la sorcière. Puis il s’envola. Plus tard elle se retrouva entouré d’aileron de requins, la peur ralentit son allure mais n’entama pas sa détermination. Un poisson sauta dans la barque dans l’espoir d’échapper aux monstres marins. Naoma le saisit et lui dit : « malheureux tu vas t’asphyxier ». Elle trouva un seau rempli d’eau de mer et l’y plongea. Requinqué ce dernier lui dit d’arracher une de ses écailles et de la jeter aux requins. L’écaille se mit à luire et se transforma en une vache sur laquelle fondirent les affamés. Naoma remercia et poursuivit sa route avec ce nouvel ami.

     

    Puis vint trois jours de tempête, Naoma s’accrocha à sa barre et tint le cap malgré le froid et l’angoisse, le poisson l’encouragea. Un matin la mer avait changé de couleur comme lavée par la colère aquatique des fonds océaniques. Elle relâcha le poisson qui l’informa qu’ils se reverraient bientôt.

    Une île se dessina au loin dans un halo rouge et vert. Des hurlements d’un autre monde couvraient le clapotis des vagues. Naoma se sentit perdue, seule et impuissante. Elle se mit à pleurer quand elle entendit une petite voix lui demander de l’aide. Une petite souris au fond de la barque était sur le point de mettre bas. Naoma s’arracha trois cheveux, fit un nid, y ajouta trois brins d’algue décrochés de ses rames. Elle caressa le ventre de la souris et s’émut de voir trois petits souriceaux tétaient leur maman.

    Pendant ce temps la barque avait dérivée et prise par les courants s’approchait dangereusement des rochers. Elle eut beau essayer de ramer à contrecourant elle n’était de taille à lutter contre les forces aquatiques. Elle lâcha ses rames et s’allongea au fond de son bateau. Il ne lui restait plus qu’à faire confiance. La barque finit par s’échouer sur la plage d’une petite crique. Naoma s’endormit épuisée par cette traversée mouvementée. Elle rêva de son village.

     

    Pendant ce temps là la souris quitta avec sa petite famille l’embarcation et se dirigea vers l’antre de la sorcière. A la vue de celle-ci Ganaya poussa un cri qui réveilla toute l’ile. Même le volcan si mit à trembler. Avec sa petite voix souricette expliqua la situation : Naoma dans la barque, la colère des fonds océaniques, les requins, la mer recouverte d’un manteau noir et puant, les poissons morts, les oiseaux à terre. Ganaya écouta en se grattant son nez crochu, sa verrue la démangeait, signe d’une urgence. Elle commença à consulter tous ses grimoires, voulu faire une potion magique mais il lui manquait toujours un ingrédient.

    Dans la barque Naoma finit pas se réveiller, elle sauta sur la plage sans savoir où diriger ses pas. Elle sentit la plume déposée sur son cœur s’agiter, elle la libéra. La plume s’envola puis revient vers Naoma puis repartit et ainsi de suite. Naoma finit par comprendre l’invitation de la plume. Elle suivit son nouveau guide.

    Arrivée dans l’antre la plume rejoint la main de Naoma qui la saisi avec délicatesse en la remerciant. Elle entendit Ganaya râler, rouspéter et avant qu’elle tempête lui tendit la plume bleue. C’était l’ingrédient manquant pour découvrir le remède adéquat à la situation.  Ganaya partit dans son jardin marin cueillir une algue multicolore. Elle la tendit à Naoma en lui donnant les consignes suivantes : créer un jardin marin, y déposer l’algue, trois jours après une femme du village viendra en cueillir un brin et le déposera au coucher du soleil sur une vague. Cette plante devra être entretenue seulement par des femmes et cette cérémonie devra se répéter touts les mois. Les femmes deviendront responsables de l’état de l’océan. Si l’océan s’est révolté c’est que les hommes pêchent plus que nécessaire. Deux jours par semaine ils devront cultiver la terre. Voici des plants qui produiront de quoi compléter votre alimentation.

    Naoma retourna à son village, donna les consignes de Ganaya et en quelques jours la vie repris son cours mais pas tout à fait comme avant.

    Les hommes ne pêchaient plus que trois jours par semaine. Ils cultivaient un jardin commun où les plants donnés par la sorcière se développaient. Les femmes mais aussi les hommes inventaires de nouvelles recettes pour festoyer les jours de fêtes. Les petites filles rêvaient d’épouser un bon cuisinier et les petits garçons ne savaient plus quel métier choisir.

    Naoma, elle rêvait de voguer sur l’océan et d’y retrouver son ami le poisson aux écailles lumineuses.

     

     

     

     


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  • Je referme la porte, l’absence de lumière m’éblouit. Je lève la tête, rencontre la grande ourse, une vieille amie, émerveillement de mes nuits d’enfant lors des vacances d’été. Je m’avance dans le jardin cherchant dans l’immensité étoilée la petite ourse et l’étoile polaire. Ça y est j’ai retrouvé le nord, maintenant tout peut arriver !

    Un concert de crapauds démarre emplissant la nuit d’un chant d’amour, je leur souhaite de trouver une compagne qui saura apprécier leur belle voix. Mon pire cauchemar serait de marcher   sur l’un de ces princes charmants au lieu de l’embrasser et de passer une nuit exaltante avec lui.

    J’avance tâtonnant du pied le sol pour éviter les mauvaises rencontres, cailloux, arrosoirs ou autres accessoires de jardinages. Je ne sais plus où je suis, je ne reconnais plus les lieux, tout est bizarre. Je scrute le ciel et espère l’apparition d’un rayon de lune. Mais pour l’instant l’obscurité est profonde. Quelques choses m’effleurent la jambe, je sursaute, imagine des monstres pour jouir d’une peur inavouable, un miaou me ramène à une réalité plus banale.

    J’ouvre le portail, observe la place où un lampadaire crachote une lumière blafarde. Je distingue une ombre assise sur le trottoir. Je m’avance croyant reconnaitre Christiane ma voisine. J’engage la conversation, surprise de voir une dame de plus de 85 ans dehors à cette heure si tardive. Pas de réponse. Je persiste, lui raconte mes peurs nocturnes. Soudain la lune se lève et… Oh consternation je suis entrain de causer à une poubelle ! j’éclate de rire et entends « chut tu vas réveiller tout le lotissement ! ». Je me retourne et découvre une ombre un grand chapeau sur la tête, une cape sur les épaules. Il m’invite à danser sous la lune au rythme de la sérénade des crapauds. Me voilà gesticulants et tourbillonnant avec des ombres lunaires, la mienne, celle de ce bel inconnu et peut-être d’autres non identifiables. L’ivresse monte et me voilà partie dans un ailleurs fort exaltant.

    Une porte claquée et une engueulade me font redescendre brutalement dans une querelle d’amoureux après une soirée mal arrosée, deuxième claquement de porte, démarrage violent d’une voiture, les phares dans les yeux, en une seconde le charme est rompu, mais la lune me fait un clin d’œil amicale et complice.

    J’entends des sanglots dans les buissons, quelqu’un cherche ses clés en jurant et trépignant. Je m’approche tranquillement pour proposer mon aide mais suis arrêtée dans mon élan par un vigoureux « N’approchez pas ou je … » une main tremblante de peur dirige vers mon visage une bombe anti-agression. Estomaquée je m’immobilise et ouvre les bras en lui disant « tout doux, je suis votre voisine. Avez-vous besoin d’aide ? » un « mêles-toi de tes oignons et tu n’as rien vu » me fais faire demi-tour. Elle doit vraiment être bien imbibée pour me prendre pour un rodeur mal intentionné, elle qui pleure si souvent sur mon épaule.

    Je repars m’asseoir sous mon arbre préféré, lui au moins n’aura pas peur ! je m’endors à ses pieds, bercée par le concert des crapauds, enveloppée par les rayons lunaires, le chat sur les genoux.

     

     


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